L'animation de la nuit

[Poste libre ? Je réserve alors ]

La porte de la taverne émit un grincement mélant le bruit du bois pourri et des gonds de fer rouillé. L'homme qui apparut sur le seuil n'était guère plus engageant que ce bruit, son visage était dissimulé sous un large capuchon mais on distinguait son oeil qui brillait d'un vert sinistre. Pendant un instant il capta l'attention de toute la salle mais les trois quarts de l'assemblée étant ivres morts ils ne firent pas une affaire de l'allure de l'étranger et tous retournèrent bien vite à leurs occupations plus ou moins nobles.
Thanatos se dirigea vers le bar, évitant agilement une bouteille qui volait dans sa direction, enjambant un bougre inconscient allongé au beau milieu du passage et méprisant une demi-douzaine de jurons prononcé dans un patois local.
Il s'assit difficilement sur un des tabourets du bar rangeant son bâton dans sa robe de crainte de se le faire dérober. Du haut de son perchoir Thanatos eximina le lieu, cette salle essentiellement bâtie avec du bois avait un haut plafond et de nombreuses fenêtres donnant sur l'exterieur, le sol était poussièreux, les tables couvertes d'une couche de gras et d'autre textures innomables. Un escalier en colimaçon dans le coin de la pièce donnait sur un étage, probablement là où se trouvent les dortoirs. Derrière le comptoir une étagère était garnie de bouteilles d'alcools venant du monde entier, la plupart vides ou brisées, victimes des projectiles des clients, mais plusieurs grosses barriques de vin et de bières grossèrement cachées sous une toile de jute trahissaient le véritable emplacement de l'importante réserve d'alcool.
Une voix fémine l'interpella.

-Qu'est-ce que je vous sers étranger ?

C'était la serveuse, les cernes sous ses yeux et ses cheveux en bataille trahissaient son épuisement, sa robe rouge utilisée comme tablier attachée par un noeud sur le devant aurait pu être élégante mais elle était souillée de taches de vin et de graisse.

-Une pinte de bière, bien fraîche si possible, et je vais prendre une chambre pour la nuit aussi.

La bière fut servi promptement par la main experte de la femme et en contrepartie il glissa deux pièces dans cette main. Thanatos saisit la chope et se délecta lentement de la mousse de sa bière, replongeant dans ses pensées. Ce n'est qu'à ce moment qu'il aperçut une cliente assise à quelques mètres de lui qui sortait de la norme : une jeune fille élégante, munie d'une paire d'aile, c'était la deuxième fois qu'il voyait une femme de ce genre dans la journée. Il l'observa encore quelques instants tout en siroptant sa boisson.

Il n'était pas encore tout à fait l'heure de manger, en fait il n'était pas l'heure de quoi que ce soit...

Non vraiment, il n'y avait nul motivation dans les yeux de la jeune fille pour se bouger. Elle était là, paresseusement allongé sur la couche de l'étage. La chambre en elle-même était basique, pour tout mobilier une table bancale, munie d'un tiroir, une chaise frêle, un miroir et une peinture représentant une scène de banquet, ou des nains joyeux semblait avaler litre et litre de bière. Elle se surpris à se demander si le tableau était réellement la pour décorer, ou si ce n'était qu'un moyen d'honorer un cadeau, ou une paie d'un homme fauché. D'ailleurs, ce n'était pas vraiment de l'art, il était peint grossièrement. Mollement elle s'assit et s'étira, laissant tomber au sol son oreiller, simple rectangle d'un tissu à l'odeur de sel, elle le remit sur le lit, qui pour toute couverture possédait deux chutes de laine grossièrement cousue ensemble. Ce n'était pas du grand luxe, bien loin des chambres propres de sa ville natale. Las de rester à rêvasser, elle se dirigea verElle passa sa main dedans, comment pour les coiffer, ce qui était totalement inutile dans le cas présent. Plutôt contente de l'apparence qu'elle offrait malgré ses heures à somnoler, elle se dirigea vers la porte, quand elle se ravisa soudain, retournant sur ses pat, elle ramassa un pile de linge soigneusement plié qui contrastait au plus hait point avec la chambre. C'était un tissu agréable au regard, soutenue par une ceinture de cuir, sa tenue habituel en quelque sorte. Voilà qui était plus seyant, que descendre nue comme un vers au milieu de cette troupe d'homme remplie d'ivresse.

Cette fois elle pris bien le chemin de la porte, dans le couloir déjà, elle entendit plus distinctement les éclats de voix qui l'avaient réveillé plus tôt. Traversant le grand couloir sombre à grande enjambé, ignorant les tableaux grossiers parsemés çà et là, elle arrivât enfin à l'escalier en colimaçon. Rabattant soigneusement ses ailes en arrières pour pouvoir descendre sans encombre, la couleur blanche immaculée de ces dernières tranchée violemment avec la propreté douteuse de la maison. L'escalier sembla vouloir se plaindre d'avoir du service et grinça sinistrement s le miroir, observant sa longue chevelure marron tomber en cascade dans son dos.

En bas, l'établissement semblait battre son plein. Elle eu pitié de la seule femme servant les tables, qui la bouscula malencontreusement, renversant son plateau, le liquide tomba à terre, sous le rire rauques d'hommes et sur les réprimandes de son patron. Elle lui fit les plus plates excuse, comme si Nytil pouvait soudain rentrer dans une rage folle. C'était une femme dans la tranche de la trentaine, dépourvue d'immortalité, les premiers signe d'une vieillesse commençait à remplir son visage, partageant l'espace avec le teint fatiguée du surmenage. Et les cheveux bruns en bataille, qui pour tout habit portait une robe rouge qui autre fois devait être agréable, ainsi qu'un tablier dont l'utilité ne semblait pas grande face aux taches de la robe. Malgré tout cela, la serveur conservait un charme certain. Refusant la proposition de boire quelque chose, elle jeta un regard circulaire à la table. C'est la qu'elle vit Manîthil Elwing, elle ne savait pas que cette dernière était ici. C'était une bonne surprise, elle n'avait pas eu beaucoup de nouvelle de sa seconde ces derniers mois.

Mais ce ne fut pas elle qui retint son attention, non mais un homme qu'elle n'avait jamais vu ici, il semblait se tenir à l'écart, on ne distinguait rien de lui, qu'une forme sous une longue toge noir, armée d'un capuchon cachant son visage. Seul une partie était éclairée pas la pâle lueurs des bougies, laissant observait l'oeil froid et vert de l'inconnu.

Elle s'approcha de la jeune Célèste pour la saluer, tirant une chaise elle lui adressa ces paroles :

Bonsoir Manîthil, cela fait un certain temps, comment te porte tu ? Quelles sont les nouvelles de tes dernières visites ? De ton côté les offres sont toujours aussi rare

Il était sûr que la clientèle de la taverne ne devait pas entendre leurs conversations, mais quand était-il de l'homme silencieux en retrait ? Discrètement elle continuait à l'observer